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Drame sur Imola 1994…


Nous vous proposons de revenir sur les grands moments que la Formule 1 nous a apporté depuis plusieurs décennies. Cette rubrique «Archives de La F1 en Continu» vous permettra de vous remémorer les courses qui ont été ponctuées par des faits marquants et qui méritent que nous nous y attardions quelques instants…

1994, Grand-Prix de Saint-Marin, les 29, 30 avril et 1er mai

Le week-end s’annonçait merveilleux, un beau soleil cognait sur la piste du circuit Enzo et Dino Ferrari. La réalité sera tout autre, puisque le week-end sera chargé de faits dramatiques tout au long de ce Grand-Prix…

C’est lors de la première séance des essais libres que le Brésilien Rubens Barrichello perd le contrôle de sa Jordan en décollant sur le vibreur de la Varianta Bassa. Sa monoplace est venue de plein fouet percuter le mur de protection juste au dessus de la ceinture de pneus. Après plusieurs tonneaux, cette dernière s’immobilise sur le dos après un choc monumental de près de 230 km/h… Le pilote brésilien, à ce moment là inconscient, est immédiatement secouru par l’équipe médicale du circuit. Des soins lui sont prodigués sur place avant qu’il ne soit transporté au centre médical. Rubens Barrichello s’en sort finalement avec un bras dans le plâtre et un nez cassé. Même s’il déclare forfait pour le week-end, il fait le déplacement sur le circuit, afin, sans doute, de montrer qu’il va bien et qu’il n’y eut plus de peur que de mal…

Le lendemain tout sera différent… À peine vingt minutes après le début de la séance finale de qualification, Roland Ratzenberger, dont c’est la première saison cette année dans la discipline et qui participe à son seulement troisième Grand-Prix, monte un peu fortement sur le vibreur de la chicane Acque Minerali. Le vibreur endommage son aileron avant qui perd alors toute son efficacité. Souhaitant sans doute améliorer immédiatement son chrono, Roland Ratzenberger réalise une autre tentative dans sa lancée. Ce dernier au tour suivant ne parviendra pas à négocier le virage Villeneuve curva, lancée à 310 km/h, la Simtek décolle de seulement quelques centimètres du sol et fonce toujours à très haute vitesse contre le mur quasiment de face. La monoplace très fortement endommagée par le choc inimaginable, rebondit du mur et vient s’arrêter au milieu de l’épingle Tosa.

La tête de l’Autrichien ne semble plus bouger d’elle-même. Les secours s’affairent de suite sur le pilote au même moment où le drapeau rouge est brandi. Le pilote très probablement tué sur le coup, sera déclaré quelques minutes plus tard officiellement décédé. C’est la très forte décélération qui sera la cause de son décès. Lors de l’impact il subit une fracture du crâne qui lui a été fatale. L’émotion est à son comble et l’atmosphère du circuit lourde. Ayrton Senna se déplace sur le lieu de l’accident, à seulement quelques mètres de l’épave du pilote et ne fait que constater l’effroyable drame qui vient de se produire. Les 40 minutes restantes de la séance qualificative seront finalement annulées. Très abattu par ce qui venait de se produire, Ayrton Senna songea un moment à raccrocher son casque et décida finalement de participer à la course… un peu contre son gré.

C’est d’ailleurs le nouveau pilote Williams qui s’octroie la pole-position, la 65e et la dernière de sa carrière en Formule 1. Michael Schumacher partira à ses côtés en première ligne, suit la Ferrari de Gerhard Berger et l’autre Wiiliams, celle de Damon Hill.

Le dimanche, jour de la course l’atmosphère reste lourde après la tragique disparition du pilote Roland Ratzenberger. C’est donc dans un ambiance particulière que les pilotes prennent place dans leur baquet. Senna quant à lui semble inquiet et perplexe…

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Lors du départ, au feux vert, la Benetton de Jyrki Järvilehto cale sur la grille, impuissant il ne peut qu’attendre que la meute passe en espérant que ses confrères l’évitent. Malheureusement, Pedro Lamy sur Lotus, parti du fond de grille ne voit pas la monoplace immobilisée et vient percuter à vive allure l’arrière de la Benetton de Lehto.Des débris de carrosserie et des morceaux de pneu se mettent à voler dans tous les sens. Certains passent au dessus des grillages de protection des spectateurs, neuf d’entre-eux seront légèrement blessés. Le Safety Car est déployé, le temps que la piste soit nettoyée des divers morceaux de débris de l’accident du départ, les monoplaces filent à vitesse modérée les unes derrières les autres, Ayrton Senna menant la course. Après 5 tours de neutralisation sous le régime de la voiture de sécurité, la course est relancée. Ce n’est qu’au tour suivant que le drame se produit…

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Dans le virage de Tamburello, la Williams-Renault nº2, quitte de manière inexpliqué la piste sous les yeux de Michael Schumacher et vient s’encastrer violemment dans le mur de béton qui orne la courbe rapide. La machine du Brésilien s’en éloigne désormais et fini par s’immobiliser le long de la piste non loin de la zone de dégagement faite de bitume et d’herbe. Le pilote ne bouge plus, la course est immédiatement stoppée. Les monoplaces ne rejoignent pas la grille de départ comme l’exige la procédure, mais s’immobilisent toutes juste avant le dernier virage du circuit, seule la Benetton sera sur la grille de départ, derrière le drapeau rouge synonyme d’interruption de course. L’équipe médicale est au même moment dépêchée sur le lieu de l’accident en prodiguant les premiers soins au pilote brésilien. Les secours constatent que le pilote est inconscient dans sa monoplace. Le médecin ordonne l’ordre de le désincarcérer afin de tenter de je réanimer. Le massage cardiaque est réalisé à même le bitumes. Dans la confusion, le stand libère la Larousse du pilote français Erik Comas, parti faire réparer sa monoplace au tour précédent. Ce dernier arrive face à l’hélicoptère déjà posé au beau milieu de la piste. Le pilote Français s’arrête sur le bord du circuit ; il sera le dernier pilote à s’être approché du Brésilien. (Ce même Brésilien qui est venu secourir le pilote français deux ans auparavant lors des essais du Grand-Prix de Belgique sur le tracé de Spa-Francorchamps.) Intubé, et coquillé, il sera hélitransporté vers l’hôpital moins de 15 minutes après l’accident. La cause de l’accident sera très probablement une rupture de la colonne de direction de la Williams-Renault du Brésilien.

Cette pièce avait été réduite à la demande du pilote afin d’améliorer son confort de conduite. Une mauvaise soudure serait ainsi le cause de cette casse regrettable à fond de 6e rapport sur cette portion de circuit ultra rapide. Ce n’est qu’à 18h40 que le décès du pilote Brésilien sera prononcé officiellement. Lors du remorquage de l’épave accidentée, les commissaires de piste trouve dans le cockpit un petit drapeau autrichien… Senna avait fait la demande autour de lui d’un drapeau autrichien qu’il aurait brandi en cas de victoire pour rendre hommage au pilote Roland Ratzenberger décédé la veille.

portfolio-modern-411-1024x639La piste évacuée, un second départ est alors donné. Tout le monde souhaite que cette course se termine le plus rapidement possible. Lorsque chacun croit que la malchance a fini par partir, à dix tours de la fin, la roue arrière droite de la Minardi de Michele Alboreto se détache lors de sa sortie des stands. Deux mécaniciens de Ferrari et deux de Lotus sont touchés amenés à l’hôpital.

C’est l’Allemand, Michael Schumacher qui met finalement un terme à cette effroyable course, et ce week-end noir que ce Grand-Prix de Saint-Marin. En hommage aux deux pilotes décédés, Roland Ratzenberger et Ayrton Senna, lors de la cérémonie de remise des trophées, aucune bouteille de Champagne ne sera ouverte sur le podium.

La cause de la mort d’Ayrton, établie par autopsie, incrimine un morceau de la suspension de la voiture qui s’est détachée et a transpercé le casque du pilote pour se loger dans son crâne. Après ces drames, de gros travaux seront entrepris pour sécuriser le circuit, les virages seront remaniés afin que la vitesse soit moindre pour la saison 1995. Un nouveau règlement technique sera mis en place dès le Grand-Prix d’Espagne pour que les monoplaces soient plus sûres et tenter de les rendre moins dangereuses.

Senna eut des funérailles nationales à São Paulo, le 5 mai 1994. Près de 500 000 personnes étaient présents dans les rues pour voir passer la dépouille de leur idole. Alain Prost était l’un de ceux qui portaient le cercueil de son plus grand rival.1610051_10203857480627088_3731600651031199470_n

Quant à Roland Ratzenberger, lui eut son enterrement à Saltzbourg le 7 mai 1994.

Des procédures judiciaires seront alors engagées contre six personnes en relation avec le décès de Senna. Il s’agit de Frank Williams, Patrick Head et Adrian Newey de Williams, Fedrico Bendinelli, représentant de l’Autodromo Enzo e Dino Ferrari, Giorgio Poggi, directeur du circuit et Roland Bruynserarde, directeur de course. Le verdict ne sera rendu que le 16 décembre 1997, innocentant les six accusés des charges d’homicide

Ce n’est que le 27 mai 2005 que Head et Newey seront définitivement acquittés.

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